par Marie-Christine Hugonot
A l’image de son créateur René Ach, « LUla la GouLUe », sculpture mobile en métal, joue le charme du mystère poétique, de l’humour, d’une apparente fragilité. Faite de fil de fer et de tôle assemblés par soudure, LUla la gourmande se met en action dès que l’on tourne une petite manivelle. René Ach fait du spectateur un partenaire qui selon sa sensibilité prolonge de façon personnelle la vie qu’il a engendrée. La sculpture s’anime alors à des rythmes différents. Energique ou calme, la main qui agit décompose le mouvement, le fait à sa mesure. LUla, c’est la Belle au Bois dormant, le Prince charmant, chacun d’entre nous. La passivité nous prive d’un autre regard sur l’œuvre, de la surprise, de l’enchantement. René Ach récompense la curiosité, l’audace. « La partie animée, explique-t-il, les mécanismes, les structures, composent un ensemble imbriqué entièrement visible et pourtant mystérieux dans son fonctionnement. »
Les recherches des cinétistes autour des phénomènes optiques, des machines, des mobiles, des jeux de lumières et du mouvement ont intéressé René Ach à une époque même si aujourd’hui, c’est plus le cubisme qui l’influence dans ses dernières œuvres où la tôle prédomine. « J’ai l’idée d’un ensemble et après il faut que tout concorde : structure, mouvement et forme. Il faut en fait résoudre des problèmes technico-esthétiques ! ». René Ach procède par étapes en s’appuyant sur des dessins.
L’aspect ludique de ses sculptures est d’autant plus évident que leur auteur lui même reste une espèce de funambule partagé entre l’enfant et l’adulte. Et qu’entre les deux, il trouve certainement l’équilibre dans cet art qui ne se prend pas au sérieux.